Apero Polar Pocket du 6 juillet 2021

En tout premier lieu je tiens à remercier les Editions Pocket pour m'avoir invitée à la reprise des apéros polar, apéros polar qui nous manquaient tant, notamment la rencontre avec les auteurs venus échanger avec nous, fervents lecteurs, sur leur actualité livresque.

Ces apéros polar se tiennent dans un lieu très sympathique dans le 11ème arrondissement limite 20ème arrondissement : le 11ème Lieu au 91bis rue Jean Pierre Timbaud, qui hors apéro polar, est un espace de "coworking"

Ce mardi 6 juillet, nous avons donc eu la chance de rencontrer Sophie Loubière, Alexis Laipsker et Barbara Abel

Ils sont venus nous présenter leur polar en format pocket : 

- "Cinq cartes brûlées" pour Sophie Loubière (SL)

- "Et avec votre esprit" pour Alexis Laipsker (AL)

- "Et les vivants autour" pour Barbara Abel (BA)

et se sont prêter gentiment au jeu des questions : 

1/ Comment sont créées vos histoires ?

SL : Le point de départ est toujours un fait divers où la violence transparaît dans la scène de crime et ainsi se pose la question de cette violence, qu'elle soit ou non dévoilée.

AL : tout sort de son esprit, il commence toujours par la fin qu'il veut choc, puis se penche sur le début. Le plus dur c'est le milieu

BA : elle utilise tout ce que l'on vit au quotidien, une situation qui aurait pu mal tournée...son roman part de ce point de départ qui dérape.

2/ Comment se construit l'histoire ? Recherche documentaire académique ?

SL : mélange de documentaire et d'imagination et d'éléments de rencontre pour le personnage.

AL : un support documentaire mais il travaille surtout sur la crédibilité de l'histoire et cherche ce qui va le mieux servir l'histoire.

BA : elle réfléchit à comment les personnages vont servir l'histoire et la manière dont ils vont servir l'histoire. Travaille chapitre par chapitre et à la fin de chaque chapitre cherche comment surprendre le lecteur et elle même mais faire des recherches afin de donner de la crédibilité à ses thrillers.

3/Comment cette littérature s'est elle imposée ?

SL : elle a fait des études de lettres et est incitée par ses professeurs à écrire. Son premier roman "la petite fille aux oubliettes" est un roman sans couleur. Elle a testé plusieurs styles avant de trouver son intérêt pour le roman noir et s'intéresse aux addictions.

AL : il vient du poker et comme ce jeu est un jeu de manipulation, mentalisme et c'est naturellement qu'il s'est orienté vers une littérature noire avec beaucoup d'angles morts de psychologie, retournement de situation et d'impasse, de fausse piste. Il souhaite avant tout prendre du plaisir à écrire.

BA : quant à elle, elle est arrivée à la littérature noire par hasard. Son premier roman "l'instinct maternel", né d'une situation bizarre à eu le prix cognac.

4/Empathie avec les personnages ?

SL : elle voulait être comédienne, elle prend plaisir à se mettre dans la peau de chacun de ses personnages. Il n'y a jamais de violence physique dans ses romans. Elle considère les prédateurs comme des victimes, ce qui lui permet de rendre crédible ses personnages.

AL : ses personnages complètement inventes façonnés autour de l'histoire. Il n'a pas de difficulté à endosser chaque personnage tant qu'il est crédible, consistant. Il sait où il va et comment il va y aller mais laisse ses personnages vivre l'histoire.

BA : elle a fait du théâtre. Sa formation de comédienne lui est bénéfique et lui permet de voir quand ses personnages ne sont pas "bons". Elle veut que l'on sache les motivations des "méchants", victimes qui ont fait des mauvais choix.

5/Quid d'une adaptation cinéma ?

BA : cela ne la dérange pas car la création du film de lui appartient pas, son œuvre c'est le livre. Le film est la vision du livre du scénariste et est donc différente.

AL : il s'est investi dans le scénario mais a trouvé qu'il fallait revoir ;  maintenant il estime que l'adaptation est plutôt fidèle.

SL : elle trouve que cela est difficile car il faut trouver les bons acteurs.

6/ Quels sont vos formats d'écriture ? Ecrivez vous sous différents formats ?

SL : un roman est une histoire globale alors que la nouvelle est un moment mis en avant. La nouvelle est puissante car il faut aller à l'essentiel d'autant que c'est plébiscité par les ados.

7/ Caractéristique autobiographique ?

AL : il n'a pas eu de difficultés à donner de lui à son personnage sans pour autant être le trait dominant.

Enfin l'échange se termine par une série de questions du public

1/ quel livre vous auriez vous aimé écrire ?

BA : "Misery" Stephen King

Al : "Nous rêvions juste de liberté" Henri Loevenbruck

SL : "La route" Cormac McCarthy

2/ comment trouvez vous le titre ?

BA : elle rencontre des difficultés et pendant la phase d'écriture son livre s'appelle "chapitre 1" et comme elle arrive à écrire ce n'est pas vraiment un problème

AL : cela vient naturellement mais a régulièrement des échanges avec son éditeur. Le plus difficile a été d'amorcer le dialogue, mais une fois édité c'est plus facile.

3/ Lisez vous des polars ?

SL : elle a beaucoup lu et de tous genres : polar, classique, poésie (pour le vocabulaire et les métaphores). Elle a besoin que ses romans soient différents.

AL : il lit beaucoup de polar, thrillers mais ne les finit pas car il comprend rapidement où l'auteur veut l'emmener.

BA : elle a aussi beaucoup lu, et s'étonne de la joie trouvée dans ses lectures.

4/ que pensez vous du plagiat ?

SL : elle estime qu'un plagiat est un bon compliment car on reconnaît sa valeur. On est ce qu'on a lu et c'est ce qui fait la richesse de l'auteur.

Enfin c'est l'heure de l'échange informel entre les lecteurs conviés et les auteurs autour d'un apéritif dinatoire