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Partage de mes lectures

Rencontre virtuelle avec Arnaud Delalande - 10 février 2021

Grâce à Babelio, j'ai pu rencontré, de façon virtuelle, coronavirus oblige, Arnaud Delalande, à l'occasion de la sortie de son dernier livre Memory qui parle d'un meurtre qui s'est déroulé dans un institut où les patients souffrent d'amnésie antérograde (amnésie de l'instant présent).

Pourquoi être passé du polar historique au polar contemporain ?

Il aime les récits enchâssés en ayant un pied dans le passé et un pied aujourd'hui. Il a travaillé sur un scénario séquencé tout en gardant une unité et en faisant en sorte qu'il s'en dégage une certaine atmosphère qui sorte de la banalité, de la fonctionnalité.

Ce polar fait référence à Memento sans pour autant en être une émanation.

Il a été écrit en 3 mois après avoir maturé pendant 2 ans

Comment lui est venu l'idée de ce polar ?

Il a vu un reportage sur cette pathologie qui l'a interpellé et notamment les témoignages des personnes en souffrant. Il a pu aussi en parler avec une infirmière lors d'un atelier d'écriture.

Il a effectué des recherches sur les différents types de mémoire : qu'est ce que la mémoire individuelle par rapport à celle collective, la mémoire immédiate à celle définie comme historique ? Mais aussi de mettre en lumière l'éternel présent avec un "reset" permanent. Ce qui met en avant le côté absurde des personnages pour lesquels il était important de trouver un trait marquant qui leur soit propre : rapport à l'art, à une croyance, à une activité particulière.  

Cette boucle permanente est ahurissante avec des perspectives peu encourageantes si ce n'est pour des choses qui ne font appel qu'à la mémoire dite d'automatisme.

Ces personnages sont donc des personnes dotées d'un courage extraordinaire dont elles n'ont même pas conscience. Cela fait écho au "moi" avec le "moi" absolu, le "moi" social et surtout à la question de savoir comment ces personnes se situent par rapport à ce "moi" ?

Comme ces personnes n'ont pas conscience de cette douleur, de cet état, ils sont donc toujours dans la projection, dans l'espoir. Aussi ils ne sont pas particulièrement suicidaires. Mais cette problématique a été une difficulté à mettre en place dans le polar.

Il y a aussi mise en évidence du paradoxe de celui qui a toute sa mémoire et qui voudrait oublier certains aspects de sa vie et celui qui doit user de stratagèmes pour "se souvenir".

Pourquoi le choix d'une clinique isolée ?

Il choisit le décor en même temps que l'intrigue. Il a voulu mettre en avant l'idée d'être confiné, d'un univers ouaté. Il a choisi de faire un parallélisme avec le forêt, métaphore des méandres de la mémoire. Et dans un environnement de la sorte, il évoque le nécessaire apprentissage du lâcher-prise qui permet d'entrevoir certaines choses.

Pourquoi un presque huis clos ?

il avait l'idée d'un lieu resserré avec un nombre de protagonistes réduit et où l'idée du confinement dépasse le confinement physique mais évoque cependant le confinement en soi même.

L'intrigue dépasse le cadre de la mémoire ?

Et il a aussi voulu aller au delà de cette problématique et évoque la situation actuelle des lanceurs d'alerte, des différents trafics et fait écho à l'actualité.

Comment sont construits ses romans ?

Il fait en sorte que ses livres soient toujours différents les uns des autres. Il démarre avec un cap général mais n'a pas forcément la fin mais il a quand même "son phare en ligne de mire". Et il s'oblige à avoir toujours un paradigme.

Le choix du suspect ?

Il a dû retravailler le personnage afin de ne pas déflorer trop tôt l'intrigue, à ne pas trop donner d'infos car il constate que les lecteurs sont de plus en plus affutés dans l'examen de l'intrigue.

La difficulté a été de trouver un équilibre entre ne rien dire avant la fin ou dévoiler certaines choses en court d'intrigue tout en maintenant un suspense. 

Le personnage de l'enquêteur ?

Il n'avait pas d'idée préconçue sur ce personnage et comme cela a fonctionné, il envisage de le faire revenir dans un prochain polar mais pour l'instant ce n'est qu'à l'état d'ébauche de réflexion.

Quid de la question de l'enfance ?

C'est dans l'enfance que se constituent les principaux traits de la personnalité mais aussi les souvenirs. Et on a tous quelque part une certaine nostalgie du paradis perdu.

Les mensonges, les non-dits des adultes, sous prétexte de préserver, ont un impact pas toujours positif sur le développement de l'enfant.

Choix de la musique ?

En parallèle de l'écriture de ce polar, il travaillait à la rédaction d'un ouvrage sur le Pape et suite à un reportage sur ce dernier, il a entendu le morceau "Prends pitié de moi" de Bach et a trouvé que cela collait parfaitement à la situation de ces "malades". 

Ses futurs projets ?

Un thriller historique qui valorisera le patrimoine de la Normandie.

 

 

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